Par le Rev. Dr. Ivelisse Valentín Vera

“Notre nourriture sera toujours la me, mais nous devons changer la présentation de celle-ci et l’adapter en fonction de la culture si nous voulons que cette génération y goûte.”McDonald’s

Les choses qui nous paraissaient importantes durant notre jeunesse, ne le sont plus pour la majorité des jeunes d’aujourd’hui. Les jeux, les reunions, les films et les histoires que nous avons connus ne sont plus aussi efficaces, pourtant les problèmes existentiels sont toujours présents. Qui suis-je? Où vais-je? En cherchant des réponses à ces questions, les jeunes d’il y a 40 ans ont vu leurs parents, leurs enseignants, les dirigeants religieux et des personnes de leur entourage comme simple autorités et sources de sagesse. Les influences extérieures étaient moins importantes et pouvaient plus facilement être contrôlées par les adultes. Aujourd’hui, l’ère digitale nous présente un monde rempli de possibilités avec de l’information immédiate qui stimule d’autant plus notre soif de réponses.

L’église se trouve face à l’obstacle de la génération ICE – Internet & Céllulaires (Smartphones). C’est une génération qui a un accès direct aux réponses et cela n’importe où, qui peut corroborer des informations et recevoir des réponses à des questions qu’ils n’osent, généralement pas, poser à leurs parents ou même à leurs pasteurs. Même si les questions existentielles restent les mêmes, notre approche elle, doit changer. Nous devons parfois réévaluer nos réponses. Les lentilles exégétiques que nous utilisons pour interpréter les textes bibliques doivent s’accompagner de sociologie, d’anthropologie et de psychologie, entre autre.

Pour travailler efficacement avec les générations qui arrivent, il nous faut étudier le postmodernisme à partir du processus appelé « Kénosis », qui se base sur le rejet des mythes et des préjugés pour pouvoir concevoir, penser et agir différemment face aux interrogations de la vie. Les générations émergentes se sont tournées vers différentes approches de la spiritualité pour interpréter les changements culturels et trouver des réponses à leurs questions. Ils ont tourné le dos à la religion institutionnelle.

Face à ces changements dramatiques, quelles sont nos alternatives ? Mes suggestions pour s’adresser à une génération digitale sont :

Construire des solides relations, parents et encadrants doivent utiliser de nouveaux moyens de communication.
Les encourager à faire des expériences avec Dieu, pas seulement la connaissance de Dieu, pour leurs doutes et leurs questions, sans remettre en cause la doctrine. Parler de Dieu en tant qu’expérience à vivre et les encourager à faire vivre cette expérience, même dans un cadre autre que celui de l’église, pour leur donner l’opportunité de rencontrer Dieu à l’œuvre, dans la nature, à travers leur relation avec leurs camarades, avec leurs familles et dans la société. Démystifier le commun, l’ordinaire. Rien n’est profane, tout relève de la création divine. Nous créons le profane quand nos actions séparent Dieu de sa création. De cette façon l’église ne sera plus un lieu exclusif, mais bel et bien une amplification de mon expérience avec Dieu, en communauté avec des personnes qui pensent comme moi.

Avec une plus grande compréhension de la réalité de nos jeunes nous pourrons faire place à une toute nouvelle façon de gérer ce ministère, ce qui nous permettra de toucher le cœur des jeunes à partir de leurs besoins réels et non à partir de ce que nous croyons. Dieu s’est toujours approché de l’être humain à partir de sa propre compréhension: « C’est par beaucoup de paraboles de ce genre qu’il leur annonçait la parole, selon qu’ils étaient capables de l’entendre. » (Marc 4v33)

C’est pour cela que notre appel doit pouvoir changer le contenant pas le contenu.