6 novembre, 2019

À la lumière des réactions diverses et de la confusion suscitées par le dernier numéro de Holiness Today consacré à la sexualité humaine, le Conseil des surintendants généraux affirme que l’Église du Nazaréen n’a pas changé notre position en matière de la sexualité humaine et le mariage. Soyons clairs: le Conseil des surintendants généraux affirme dans son intégralité l’action de l’Assemblée générale de 2017 telle qu’énoncée dans le paragraphe 31 du Manuel. Avant tout, continuons à être un peuple empreint de l’amour saint, empreint de compassion, afin d’être un peuple de grâce et de vérité.

Conseil des Surintendants Généraux

Eugénio R. Duarte

David W. Graves

David A. Busic

Gustavo A. Crocker

Filimão M. Chambo

Carla D. Sunberg

Paragraphe 31 Manuel

Le mariage et la sexualité humaine

L’Église du Nazaréen considère la sexualité humaine comme une expression de la sainteté et de la beauté que Dieu le Créateur a voulue pour sa création. Étant donné que tous les êtres humains sont des êtres créés à l’image de Dieu, ils ont une valeur inestimable. Il en résulte que nous croyons que la sexualité humaine a pour but d’inclure bien plus qu’une expérience sensuelle, elle est un don de Dieu conçu pour refléter la totalité de notre état d’être créés sur le plan physique et relationnel.

En tant que peuple de sainteté, l’Église du Nazaréen affirme que le corps humain est important pour Dieu. Les chrétiens sont à la fois appelés et habilités par l’œuvre de transformation et de sanctification de l’Esprit Saint à glorifier Dieu dans leur corps et avec leur corps. Nos sens, nos appétits sexuels, notre capacité à faire l’expérience du plaisir et notre désir d’être en contact les uns aux autres proviennent du caractère même de Dieu. Nos corps sont bons, ils sont même très bons.

Nous affirmons notre foi en un Dieu dont la création est un acte d’amour. Ayant fait l’expérience de Dieu comme étant celle d’un saint amour, nous comprenons la Trinité comme l’unité de l’amour entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. Ainsi, nous avons au fond de notre être, un désir profond d’être en relation avec les autres. Ce désir profond n’est pleinement satisfait que lorsque nous vivons dans une relation engagée avec Dieu, la création et aimons notre prochain comme nous même. Notre création en tant qu’êtres sociaux est à la fois bonne et belle. Nous reflétons l’image de Dieu dans notre capacité à être en contact les uns avec les autres et dans notre désir de le faire. Le peuple de Dieu est formé comme une seule entité en Christ, une communauté riche en amour et en grâce.

Les croyants sont appelés à vivre dans cette communauté comme des membres fidèles du corps de Christ. Le célibat dans le peuple de Dieu doit être valorisé et alimenté par la richesse de la communauté de l’église et la communion des saints. Vivre comme célibataire c’est s’engager, comme Jésus l’a fait, dans l’intimité de la communauté, entouré d’amis, invitant et étant invité aux tables et en exprimant un témoignage fidèle.

Nous affirmons que certains croyants dans cette communauté sont appelés à se marier. Tel que définit en Genèse: « l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et les deux ne feront qu’une seule chair. » (Genèse 2:24) L’alliance du mariage, un reflet de l’alliance entre Dieu et le peuple de Dieu, est une alliance de fidélité sexuelle exclusive, d’un service dévoué et d’un témoignage social. Une femme et un homme se vouent publiquement l’un à l’autre comme témoignant de la façon que Dieu aime. L’intimité du mariage a pour intention de refléter l’union de Christ et l’Église, un mystère de la grâce. C’est également l’intention de Dieu que dans cette union sous forme de sacrement, l’homme et la femme fassent l’expérience de la joie et du plaisir de l’intimité sexuelle et que de cet acte d’amour intime, une vie nouvelle entre dans le monde et dans une communauté engagée. Un domicile centré sur Christ doit servir comme premier endroit pour la formation spirituelle. L’église doit prendre un grand soin de la formation au mariage à travers des cours de préparation au mariage et des enseignements démontrant le caractère sacré du mariage.

Les Écritures comprennent aussi le triste chapitre de la fracture du désir humain dans la Chute, résultant en des comportements qui élèvent la souveraineté de soi, endommagent et objectivent l’autre et pervertissent le désir humain. En tant qu’êtres déchus, nous avons fait l’expérience de ce fléau à tous les niveaux – personnellement et collectivement. Les principautés et les pouvoirs d’un monde déchu nous ont saturés de mensonges sur notre sexualité. Nos désirs ont été tordus par le péché et nous sommes repliés sur nous-mêmes. Nous avons également contribué à la fracture de la création par notre choix volontaire de violer l’amour de Dieu et de vivre à notre façon à l’écart de Dieu.

Cette rupture dans les domaines de la sexualité prend plusieurs formes dont certaines proviennent de nos propres choix et d’autres nous arrivent de ce monde déchiré. Cependant, la grâce de Dieu est à la hauteur de nos faiblesses, assez pour provoquer la conviction, la transformation et la sanctification dans nos vies. Par conséquent, afin d’éviter de répandre la rupture du péché et de pouvoir témoigner de la beauté et du caractère unique des fins sacrées de Dieu pour notre corps, nous croyons que les membres du corps du Christ, activé par l’Esprit, peuvent et doivent s’abstenir de :

  • Relations sexuelles en dehors du mariage et de toutes autres formes de liaisons sexuelles inappropriées. Parce que nous croyons que l’intention de Dieu est que notre sexualité soit vécue au sein d’une alliance nuptial entre un homme et une femme, nous croyons que ces pratiques mènent souvent à l’objectivation de l’autre dans une relation. Toutes ces formes ont le potentiel de nuire à notre capacité d’entrer pleinement dans la beauté et la sainteté du mariage chrétien.
  • L’activité sexuelle entre personnes du même sexe. Étant donné que nous croyons que l’intention de Dieu pour notre sexualité est qu’elle soit vécue au sein de l’alliance nuptial entre une femme et un homme, nous croyons que la pratique de l’intimité sexuelle entre personnes du même sexe est contraire à la volonté de Dieu pour la sexualité humaine. Bien que l’attirance homosexuelle ou bisexuelle d’une personne puisse avoir des origines complexes et variées, et que l’implication de cet appel à la pureté sexuelle soit contraignante, nous croyons que la grâce de Dieu est suffisante pour un tel appel. Nous reconnaissons la responsabilité partagée du corps de Christ d’être une communauté accueillante, indulgente et aimante où l’hospitalité, l’encouragement, la transformation et la responsabilité sont à la disposition de tous.
  • Les relations sexuelles hors mariage. L’adultère est un acte égoïste, un choix qui détruit la famille et offense Dieu qui nous a aimé avec pureté et dévotion, ainsi nous croyons que ce comportement est une violation des vœux que nous avons faits devant Dieu et au sein du corps de Christ.
  • Le divorce. Étant donné que le mariage doit être un engagement à vie, le brisement de l’alliance du mariage, qu’il soit initié personnellement ou par le choix d’un des conjoints, est une atteinte aux meilleures intentions de Dieu. L’église doit prendre soin de préserver le lien du mariage avec sagesse et dans la mesure du possible et offrir conseils et grâce aux personnes blessées par le divorce.
  • Les pratiques telles que la polygamie ou la polyandrie. Étant donné que nous croyons que la fidélité de l’alliance de Dieu est reflétée dans l’engagement monogame d’un mari et d’une femme, ces pratiques étouffent la fidélité unique et exclusive prévue dans le mariage. Le péché sexuel et la rupture ne sont pas seulement personnels mais se répandent dans les systèmes et structures du monde.

Par conséquent, alors que l’église rend témoignage à la réalité de la beauté et du caractère unique des fins sacrées de Dieu, nous croyons également que l’église doit s’abstenir et plaider contre:

  • La pornographie sous toutes ses formes, car c’est une forme de désir dénaturé. C’est l’objectivation des personnes pour la gratification de désirs sexuels égoïstes. Cette habitude détruit notre capacité à aimer généreusement.
  • La violence sexuelle sous toutes ses formes, telles que le viol, l’agression sexuelle, l’intimidation sexuelle, les paroles haineuses, les violences domestiques, l’inceste, le trafic du sexe, le mariage forcé, la mutilation génitale féminine, la bestialité, le harcèlement sexuel, et les abus sexuels sur mineurs et autres populations vulnérables. Toute personne ou système qui pratique la violence sexuelle, transgresse le commandement d’aimer et de protéger notre prochain. Le corps du Christ doit toujours être un lieu de justice, de protection et de guérison pour les personnes qui sont, qui ont été et qui continuent d’être affectées par la violence sexuelle.

Ainsi, nous affirmons que:

  • Là où le péché abonde, la grâce surabonde. Bien que les conséquences du péché soient universelles et holistiques, l’efficacité de la grâce est également universelle et holistique. En Christ, nous sommes renouvelés à l’image de Dieu par le Saint Esprit. Les choses anciennes sont passées, toutes choses sont devenues nouvelles. Bien que la transformation de notre vie en une nouvelle création puisse être un processus progressif, la guérison divine est efficace pour restaurer l’humanité qui a été brisée dans les domaines de la sexualité.
  • Le corps humain est le temple du Saint Esprit. Nous affirmons qu’il est nécessaire que notre sexualité soit conforme à la volonté de Dieu. Nos corps ne nous appartiennent pas, mais nous avons été rachetés à un grand prix. Ainsi, nous sommes appelés à glorifier Dieu dans nos corps et par une vie d’obéissance soumise.
  • Le peuple de Dieu est caractérisé par l’amour saint. Nous affirmons que, par-dessus toutes les vertus, l’amour doit revêtir le peuple de Dieu. Le peuple de Dieu a toujours accueilli les personnes brisées dans ses rencontres. Une telle hospitalité chrétienne n’est ni une manière d’excuser la désobéissance individuelle ni un refus de participer de manière rédemptrice au processus de discernement des racines de la rupture. Restaurer les humains à l’image de Jésus exige la confession, le pardon, des pratiques formatives, la sanctification et des conseils éclairés. Si nous ne parvenons pas à affronter honnêtement le péché et la rupture, nous n’avons pas aimé. Si nous n’arrivons pas à aimer, nous ne pouvons pas participer avec Dieu à la guérison de la rupture.

Vu que l’église mondiale reçoit et exerce un ministère auprès des gens de toute la planète, la mise en pratique fidèle de ces déclarations en tant qu’assemblées est complexe et doit être gérée avec prudence, humilité, courage et discernement

Genèse 1:27; 19:1-25; Lévitique 20:13; Romains 1:26-27; 1 Corinthiens 6:9-11, 15-20; 1 Timothée 1:8-10

Lisez le numéro de novembre / décembre du magazine (en anglais) « Holiness Today. »